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March 20, 2018

Francophonie : la vision de Macron ne plait pas tous les francophones

(Today on International Francophone day President Macron rolls out an ambitious plan to revive le français but critics in Africa call it neo-colonialism. Meanwhile in Quebec he is taken to task for his frequent Anglicisms)

Le Journal du Dimanche, 20 mars 2018

Emmanuel Macron expose mardi à l'Institut de France sa "stratégie" pour promouvoir la langue française partout dans le monde. Mais sa vision et sa méthode ne font pas l'unanimité.


Emmanuel Macron au Sénégal le mois dernier.

Emmanuel Macron a prévenu : il ne fera pas partie des "défenseurs grincheux" de la langue française, lui qui se voit plutôt - et par opposition à ce terme - comme un "défenseur conquérant et ambitieux". Le chef de l'Etat a en tout cas pris la main sur ce sujet. Mardi à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie, il veut exposer sa "stratégie" pour promouvoir le français partout dans le monde. Cette "vision", présentée à l'Institut de France à Paris devant notamment les membres de l'Académie française, se veut "décomplexée", précise l'Elysée. Quitte à bousculer un peu… Certains le lui ont en tout cas fait savoir.

Principale voix critique à avoir émergé ces dernières semaines : l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou. L'auteur de Petit piment, Mémoires de porc-épic ou encore de Verre cassé a notamment refusé de collaborer avec Leïla Slimani, la romancière franco-marocaine qu'Emmanuel Macron a nommée sa "représentante personnelle pour la francophonie". Dans une lettre publiée en janvier, il estimait que la francophonie "reste malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies".

Une "Francophonie" venue de Paris

Avec lui, d'autres intellectuels africains redoutent que le plan du président français ne soit en réalité que l'expression d'un néo-colonialisme. "Si Emmanuel Macron s'était effectivement départi du passé colonial, il aurait consulté, écouté et dialogué davantage. Cette vision unilatérale, jupitérienne peut-être, ne trouvera aucun écho favorable à Dakar comme à Djibouti, à Casa comme à Kinshasa", explique ainsi à l'AFP Abdourahman A. Waberi, écrivain franco-djiboutien.

Principal reproche de ces personnalités africaines : la francophonie telle qu'est apparaît institutionnellement, avec le siège de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) basée à Paris, est un moyen de conforter les régimes dictatoriaux en Afrique. La Francophonie "permet à la France de continuer de soutenir activement des potentats qui brutalisent leurs peuples en français", résume notamment le Camerounais Achille Mbembé, théoricien du postcolonialisme. En outre, cette francophonie renverrait une image de verticalité supposant notamment que le français est d'abord la langue de la France. Emmanuel Macron avait pourtant tenté de battre en brèche cette critique : "La langue française est autant, voire davantage, africaine que française", avait lancé le président français au Burkina Faso en novembre.

Le chef de l'Etat assure au contraire défendre "une conception ouverte" de la francophonie. Et pour apaiser les craintes, il s'est voulu le plus inclusif possible : le plan "pour le français" est également intitulé "pour le plurilinguisme dans le monde". Le français ne veut donc pas s'imposer contre les autres langues - notamment les langages vernaculaires comme le wolof sénégalais par exemple - à la différence de l'anglais, qui "digère" les autres parlers, a expliqué récemment le Président.

Au Québec, on s'étonne des anglicismes de Macron

Mais au-delà de l'Afrique, l'aptitude toujours prompte d'Emmanuel Macron à utiliser les anglicismes provoque également des étonnements au Québec. En recevant début mars le Premier ministre québécois, Philippe Couillard, le chef de l'Etat avait revendiqué de parler "à la fois en français […] ou en anglais, parce [qu'il] pense que cela renforce la francophonie". Pas forcément audible dans la province canadienne où le français, qui y est langue officielle, est confronté au quotidien à l'anglais. "Comment diable l’usage de la langue anglaise pourrait-il bien avoir un tel effet bénéfique?", s'est notamment interrogé le Mouvement Québec français, une organisation qui défend la langue française, évoquant "le fossé est particulièrement profond entre Emmanuel Macron et les francophones minoritaires du Canada". "Il ne s'agit pas de faire la danse du ventre en prétendant 'déringardiser le français', mais de cesser de plier l'échine devant une mondialisation qui veut nous imposer sa langue, sa morale et sa culture", critiquait aussi récemment un éditorial du quotidien québécois Le Devoir.

http://www.lejdd.fr/politique/francophonie-la-vision-de-macron-ne-plait-pas-a-tous-les-francophones-3604370

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